Message



Sur un banc au soleil
A quelques pas de toi
J’ai sorti l’appareil

Je me suis préparée
Ces quelques mots pour toi
Je les ai répétés

Les passants sont passés
J’ai entendu ta voix
Mon oreille souriait

Et puis j’ai raccroché

Rougissante plus tôt
J’étais devant chez toi
Comme devant un bateau

J’y ai sonné 2 fois
Mais nulles traces de toi
J’ai repris mon manteau

Pas prudent d’expliquer
Et surtout pas à toi
Que ça m’a régalé

Je n’ai rien bâillonné

T’es pas là, je commence
je me sers tu vois
j’ai sur toi de l’avance

Oui je suis frissonnante
Devant ou derrière toi
Et c’est sans importance

Ce désir de toi
Me suffit bien je crois
En grande dilettante

En grande dilettante

Bien plus tard au soleil
A quelques pas de toi
La main sur l’appareil

Je voulais une trace
Ces quelques mots pour toi
Même si ça te dépasse

Les passants regardaient
Une fille, c’était moi
Qui toute seule souriait

J’ai laissé un message

« J’avais très envie de toi aujourd’hui. Cadeau. »

Les grands


Les grands Hommes rencontrent les grandes Femmes
Toi et moi, on est plutôt moyen
Sur l’échelle des destinées royales
Nous ne sommes qu’un tout, tout petit point
S’il y a bien des exploits admirables
Et des audaces folles que rien ne retient
Nos CV n’ont rien d’incontournables
Et nos profils rien d’Egyptien

On voudrait bien être quelqu’un d’autre
Tu s’rais Bill Gates et moi Miss Monde
D’un coup d’oeil on foutrait la honte
Toi aux Cadors, moi aux Miss Monde
Ou mieux encore, regarde c’est nous
J’suis romancière, toi photographe
Projet commun à Tombouctou
Libres et célèbres, fumant du H...

Les grands Hommes rencontrent les grandes Femmes
Toi et moi, on est plutôt moyen
Sur l’échelle des destinées variables
On est quelques uns sur le chemin
Nos mots doux sont du genre abordables
Qu’on prononce en passant comme les pudiques
Pour les drames idem, on est minable
Tu connais rien à l’arsenic

On voudrait bien être quelqu’un d’autre
Tu s’rais Bill Gates et moi Miss Monde
D’un coup d’oeil on foutrait la honte
Toi aux Cadors, moi aux Miss Monde
J’s’rais Vanessa et toi mon Johnny
Toi tu s’rais Pierre, moi Marie Curie
Ou pourquoi pas si cela te dit
D’être Kermit et moi... Piggy !

Les grands Hommes rencontrent les grandes Femmes
Toi et moi, on est plutôt moyen
Faut s’y faire ce n’est pas un drame
Notre histoire s’ra pas dans les bouquins
Nos albums s’ront pas sur grand écran
Mais je suppose quand même qu’il y a moyen
D’être heureux à l’ombre des géants
Oui d’être heureux et de voir loin...

Toi

Au rendez-vous d’ Alésia
T’ étais là
Au rendez-vous Gambetta
T’ étais là
Au rendez -vous cinéma
T’ étais là
Au rendez-vous chez toi
T’ étais là
Et moi j’ai couru toute la journée pour être à l’heure

Mes cheveux tout propre collés sur mon front
Ma chemise toute propre collée sous mes bras
Mon gâteau compote écrasé dans la boîte
Ta bouche toute propre et mon baiser tout moite.

Les belles fatigues

    Les belles fatigues aux cœurs lourds quand l’autre n’est plus qu’une odeur,
Les belles fatigues, aux âmes sourdes, quand on n’sait plus si ça vient de l’heure…
      Ce sentiment d’une heure ou deux, que jusqu’ici c’était pour ça.   Un crépuscule qui chante les vœux d’une autre nuit comme celle-là.

Les belles fatigues aux cœurs lourds, on oublie jusqu’au plaisir.
   Et l’on croit enfin que c’est l’amour, ou qu’en tout cas,              c’est bien joli !
Allongée en grand sur le lit, ce plaisir d’être à nouveau seule,
Le sentiment qu’on a tout dit et le chat Bob qui fait la gueule.
  . . .                                      
Les belles fatigues aux cœurs lourds, fatiguée d’avoir aimé
On s’endort comme ça, à moitié saoule, à embrasser son oreiller.
Ces moments à se souvenir, excuses de toutes nos histoires
Qui tournent aux drames ou même pire, qui n’tournent à rien, au dérisoire…


La bête

Les gars

 
J’attendais le bus avec quelques copains
On allait aux puces, un dimanche matin
Ca parlait beaucoup, c’était drôle et surtout
Riche de connaissance sur l’esprit des matous

Un de ces moments où l’on est comme avant
Au temps du bahut, j’écoutais tranquillement
Leur histoire d’amour, leurs romances badines
Avec dans la tête la version des copines

Phil est amoureux depuis plusieurs semaines
Il en a plein la bouche de sa gréco-roumaine
Un corps de folie sur une tête bien pleine
Elle a fait Sciences Po, elle parle sirène...

Mais ce matin là, on le sent barbouillé
- Je n’y comprends rien, nous dit-il chagriné
Ca fait bien trois nuits maintenant qu’on passe ensemble
Mais y’a rien a faire, il fait froid dans la chambre

- Et vas-y raconte ! Et pourquoi et comment ?
C’est toi qui peux pas,? C’est elle qui met des gants ?
Moi je le console, ça va bien s’arranger !
- Je ne le crois pas. Elle ne veut pas sucer.

Ils étaient tous là, à lui taper dans le dos
- Si c’est ça d’accord, vraiment t’as pas eu d’pot…
Et ça m’a fait penser à son ex, la Marion
Qui l’a juste planté parce qu’il était trop con.