Les grands


Les grands Hommes rencontrent les grandes Femmes
Toi et moi, on est plutôt moyen
Sur l’échelle des destinées royales
Nous ne sommes qu’un tout, tout petit point
S’il y a bien des exploits admirables
Et des audaces folles que rien ne retient
Nos CV n’ont rien d’incontournables
Et nos profils rien d’Egyptien

On voudrait bien être quelqu’un d’autre
Tu s’rais Bill Gates et moi Miss Monde
D’un coup d’oeil on foutrait la honte
Toi aux Cadors, moi aux Miss Monde
Ou mieux encore, regarde c’est nous
J’suis romancière, toi photographe
Projet commun à Tombouctou
Libres et célèbres, fumant du H...

Les grands Hommes rencontrent les grandes Femmes
Toi et moi, on est plutôt moyen
Sur l’échelle des destinées variables
On est quelques uns sur le chemin
Nos mots doux sont du genre abordables
Qu’on prononce en passant comme les pudiques
Pour les drames idem, on est minable
Tu connais rien à l’arsenic

On voudrait bien être quelqu’un d’autre
Tu s’rais Bill Gates et moi Miss Monde
D’un coup d’oeil on foutrait la honte
Toi aux Cadors, moi aux Miss Monde
J’s’rais Vanessa et toi mon Johnny
Toi tu s’rais Pierre, moi Marie Curie
Ou pourquoi pas si cela te dit
D’être Kermit et moi... Piggy !

Les grands Hommes rencontrent les grandes Femmes
Toi et moi, on est plutôt moyen
Faut s’y faire ce n’est pas un drame
Notre histoire s’ra pas dans les bouquins
Nos albums s’ront pas sur grand écran
Mais je suppose quand même qu’il y a moyen
D’être heureux à l’ombre des géants
Oui d’être heureux et de voir loin...

Toi

Au rendez-vous d’ Alésia
T’ étais là
Au rendez-vous Gambetta
T’ étais là
Au rendez -vous cinéma
T’ étais là
Au rendez-vous chez toi
T’ étais là
Et moi j’ai couru toute la journée pour être à l’heure

Mes cheveux tout propre collés sur mon front
Ma chemise toute propre collée sous mes bras
Mon gâteau compote écrasé dans la boîte
Ta bouche toute propre et mon baiser tout moite.

Les belles fatigues

    Les belles fatigues aux cœurs lourds quand l’autre n’est plus qu’une odeur,
Les belles fatigues, aux âmes sourdes, quand on n’sait plus si ça vient de l’heure…
      Ce sentiment d’une heure ou deux, que jusqu’ici c’était pour ça.   Un crépuscule qui chante les vœux d’une autre nuit comme celle-là.

Les belles fatigues aux cœurs lourds, on oublie jusqu’au plaisir.
   Et l’on croit enfin que c’est l’amour, ou qu’en tout cas,              c’est bien joli !
Allongée en grand sur le lit, ce plaisir d’être à nouveau seule,
Le sentiment qu’on a tout dit et le chat Bob qui fait la gueule.
  . . .                                      
Les belles fatigues aux cœurs lourds, fatiguée d’avoir aimé
On s’endort comme ça, à moitié saoule, à embrasser son oreiller.
Ces moments à se souvenir, excuses de toutes nos histoires
Qui tournent aux drames ou même pire, qui n’tournent à rien, au dérisoire…


La bête

Les gars

 
J’attendais le bus avec quelques copains
On allait aux puces, un dimanche matin
Ca parlait beaucoup, c’était drôle et surtout
Riche de connaissance sur l’esprit des matous

Un de ces moments où l’on est comme avant
Au temps du bahut, j’écoutais tranquillement
Leur histoire d’amour, leurs romances badines
Avec dans la tête la version des copines

Phil est amoureux depuis plusieurs semaines
Il en a plein la bouche de sa gréco-roumaine
Un corps de folie sur une tête bien pleine
Elle a fait Sciences Po, elle parle sirène...

Mais ce matin là, on le sent barbouillé
- Je n’y comprends rien, nous dit-il chagriné
Ca fait bien trois nuits maintenant qu’on passe ensemble
Mais y’a rien a faire, il fait froid dans la chambre

- Et vas-y raconte ! Et pourquoi et comment ?
C’est toi qui peux pas,? C’est elle qui met des gants ?
Moi je le console, ça va bien s’arranger !
- Je ne le crois pas. Elle ne veut pas sucer.

Ils étaient tous là, à lui taper dans le dos
- Si c’est ça d’accord, vraiment t’as pas eu d’pot…
Et ça m’a fait penser à son ex, la Marion
Qui l’a juste planté parce qu’il était trop con.

Le transfert

œd

Libido








Les amoureux sont souvent ridicules
Mais toi mon ami, j’peux dire qu’t’accumules
Et quand vient l’heure de tomber dans l’péché
C’est parce qu’il faut bien que j’te laisse y goûter

T’es bien gentil, t’es bien beau
Mais tu combles pas ma libido

Le pull

 
 
Je t’ai tricoté un pull
J’ai appris pour toi
J’ai demandé à ma grand-mère
Elle m’a tout expliqué
Je suis embêtée j’ai raté une manche
C’est dommage
Je ne connais pas ta taille
Alors je l’ai fait très grand
C’est toujours joli pour la campagne
J’ai peur pour la couleur
J’ai pris orange
Mais un bel orange
Mais peut-être
Tu n’aimes pas le orange
Enfin je l’ai plié
Je l’ai mis sur la chaise
Il me regarde
Il y a un mot dessus
C’est moi qui l’ai écrit
Je l’ai tapé à la machine
Parce que je n’aime pas mon écriture
Je ne savais pas quoi dire
Alors j’ai juste écrit
« je ne sais pas quoi dire »
je n’ai pas signé
c’est sans importance
de toute façon
je ne t’inviterai jamais.

Mauvais jour

J’ai ouvert la boite à sucre puis je n’ai plus bougé
Il en restait deux ou trois, ils étaient là tout blanc
Juste un peu de sucre avec de la poudre au fond,
Il faisait très beau dans la cuisine et c’est tout

Dans la vitre du micro-onde, c’est mon reflet,
Comme la vitre est fumée je suis presque bronzée
Et c’est plutôt pas mal ça donne bonne mine
Il va bientôt falloir que j’aille chez le coiffeur

 Un soir je me suis noyé dans un tapis persan
C’était un 14 juillet, je n’avais pas fumé
Depuis j’ai appris à nager, oui, mais quand même.
Il est joli ce sucre, on dirait de la neige

C’est sûr je pourrais pleurer comme ça juste pour voir
Ou pourquoi pas chanter à poil dans le corridor
Autant que ça me serve, je vais faire un café
Il me reste du sucre, trois morceaux à peu près…


Son bruit

Le vélo